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SMLH 36. Remise de la décoration de la Légion d'honneur à Serge Guy

Publié le 13 mars 2025

Serge Guy rejoint le maquis de Lancosme dans l’Indre le 15 août 1944 à 17 ans avec quelques amis scouts. « Impression épatante », écrit-il, enthousiaste, avant de noter, le 18 août, « lettre de mon père où je me fais sonner ». Cet engagement dans la résistance est clairement une décision personnelle.

 

Son journal décrit une situation complexe : les Allemands refluent en désordre. S’ils ont évacué Châteauroux, ils continuent de circuler sur les routes du département. Il raconte un jeu de cache-cache mortel, préparant des embuscades contre un ennemi qui se replie en déroute mais encore puissant, et dont les haltes se produisent parfois à proximité de ses cantonnements : des blindés sont signalés à un kilomètre et demi de son stationnement dans la région de Levroux dans la nuit du 28 au 29 août, mais ils repartis avant que son groupe ne puisse les attaquer.

 

En revanche, le 30 août, l’embuscade de la route de Châteauroux détruit dix camions et quatre voitures, tuant soixante-dix Allemands, en blessant plus d’une centaine, sans aucune perte française. Pendant trois jours ensuite, les colonnes ennemies remontent sur la route à huit cent mètres de son camp, mais le risque de représailles et de prise d’otages interdit toute action offensive.

 

Le 2 septembre, les Allemands bivouaquent même toute la nuit à moins de cinq cent mètres du camp, sans le détecter. Durant la première semaine de septembre 1944, les Alliés pourchassent et bombardent les convois allemands en déroute. Le 7 septembre, les Américains arrivent, avec « un matériel formidable », mais les Allemands sont partis.

 

La libération du département, à laquelle il a pris part à 17 ans, est terminée : le retour à ce que l’on pourrait presque appeler une vie de garnison lui pèse, et il est démobilisé le 15 octobre pour mieux se rengager le 13 novembre 1944 dans l’armée de l’air « pour la durée de la guerre ». Après son cursus de formation, le sergent GUY quitte l’école des mécaniciens électriciens de Fès au Maroc le 2 septembre 1946 : sa carrière le mènera en Allemagne puis en Indochine.

 

C’est là, le 6 juin 1949, qu’il débutera une seconde carrière au sein de la compagnie Aigle Azur, à Hanoï puis Saïgon, avant de rentrer définitivement en métropole en 1954 et de commencer une troisième carrière à Argenton.

 

C’est ce parcours de jeune homme fait d’engagements forts, en des périodes troublées et critiques pour notre nation en guerre à l’époque, que sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’Honneur le 8 novembre 2024 met en exergue.