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SMLH 67. Hommage à Aimé Lambert
Aimé Lambert, chevalier de la Légion d'honneur et membre du comité de Strasbourg de la SMLH, presque centenaire (né en 1923), nous a quittés le 23 mai dernier, dans la discrétion, tout comme il l'avait été sur ses faits de résistance durant la guerre.
Âgé de 19 ans en 1942 et n'admettant pas la soumission à l'occupant, il rejoint dans les Ardennes le maquis franco-belge de Banel dans lequel il se fait aussitôt remarquer pour ses actions audacieuses, ce que confirme son chef FFI : « c’est un élément de grande valeur, courageux et plein d’allant ». Repéré, il doit fuir la Gestapo qui le recherche et il s'engage alors dans le maquis des Vosges où il sert jusqu'à la Libération. Il dirigera avec son frère Marcel une équipe de sabotages décrite comme très active, ce qu'atteste le groupe FFI Vosges - région C.
Début janvier 1944 son frère Robert, âgé de 23 ans également engagé dans la résistance des Ardennes, est tué lors d’une embuscade après le braquage d’un bureau de l'administration allemande pour s'emparer d'armes, (relation sur le site internet "résistance couvin"). La Gestapo découvre des documents compromettants dans la maison familiale, arrête et incarcère sa mère, Joséphine Lambert, ainsi que ses deux plus jeunes frères à la prison de Charleville-Mézières. Torturée, puis condamnée à la déportation, sa mère décèdera à Ravensbrück quelque temps plus tard. Aimé Lambert, n'écoutant que son courage, entreprend alors un voyage très risqué qui l'amène à Charleville-Mézières et avec l'aide d'autres résistants ardennais il réussit à délivrer ses frères. Avant de retourner au combat avec la même détermination, il les place en sécurité dans les Vosges et assume également leur charge.
À la libération il reçoit à l'âge de 21 ans une citation très élogieuse du général de division Gilliot : « ses missions de plus en plus importantes causent à l'ennemi des pertes et des retards de la plus haute importance pour les Alliés ». Notre adhérent n'évoquait que très rarement les faits de résistance qui ont pourtant fait l'honneur de toute une famille patriotique.
Retourné dans les Ardennes après la guerre, Aimé Lambert s'est marié et a eu quatre enfants, sa famille s'est installée ensuite à Strasbourg pour leurs études.