Carnet / Nominations
Décès - SMLH 60. Décès du Colonel Jacques Gagniard
Le premier janvier 2024, alors que tous fêtent la nouvelle année, un des sociétaires actifs de la SMLH 60, mais surtout un grand soldat, nous a quittés à l’âge de 94 ans.
En 1951, alors que la guerre d’Indochine s’amplifie, Jacques Gagniard, élève au Lycée Louis le Grand à Paris, interrompt ses études et se porte volontaire pour servir, au plus tôt, en Extrême-Orient. Après un stage d’Élève Officier de Réserve à Saumur, il débarque au Tonkin en juillet 1952. Il est sous-lieutenant de réserve et il a 22 ans.
Affecté dans un groupement blindé du 1er Chasseur à cheval, il sert sans interruption pendant deux ans comme chef de peloton, sur automitrailleuses puis sur chars. Avec la vietnamisation progressive instaurée par le général de Lattre depuis 1951, il reste, en avril 1954, le seul officier français de son unité devenue le 3ème Régiment de Reconnaissance Vietnamien. Muté au Cambodge, il rejoint le 1er Bataillon Royal de Cavalerie au sein du Groupement Opérationnel du Bas-Mékong. Il y est blessé et rapatrié en France fin 1954. Il est alors intégré dans l’armée active, sur titres de guerre.
Affecté au 3ème Hussards à Alençon, il rejoint le Maroc où il demande à servir comme officier des Affaires Indigènes. Chef de poste dans le Grand Sud marocain, il connaîtra les heures agitées de l’indépendance du nouvel état chérifien.
Muté en Algérie en 1956, il anime une section de recherche opérationnelle du renseignement, et est sans doute le dernier militaire à avoir utilisé avec succès, en temps de guerre, les pigeons voyageurs de l’armée.
Basé à Paris pendant trois ans, il se perfectionne dans la recherche opérationnelle du renseignement et sera auditeur au Centre des Hautes Etudes sur l’Afrique et l’Asie Modernes.
De retour en Algérie en 1961, il commande un escadron blindé au 2ème Régiment de Spahis dans l’ouest Oranais, et a le triste privilège d’assumer la dissolution de son unité sur les lieux mêmes où elle avait été créée en 1840.
Il sert ensuite au 1er Cuirassiers dans les Forces Françaises en Allemagne puis est, pendant cinq ans, instructeur à l’Ecole d’Application de l’Arme Blindée de Cavalerie de Saumur. Il quitte l’Armée en 1971.
Fait chevalier de la Légion d’honneur à 26 ans, le Colonel Jacques Gagniard est commandeur de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du mérite et titulaire de six citations.
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