Ivan Pranishnikoff (1841-1909)

Yvan PRANISHNIKOFF ou la vocation universelle d'un Russe-Camarguais (1841-1909)

Fils de Bovard, né à Koursk en Russie, Ivan Petrovitch Pranishnikoff manifeste très tôt des dons exceptionnels pour le dessin et la peinture mais aussi pour la liberté et l'aventure. Etudiant à Rome, compagnon de Garibaldi en Sicile, il voyage en Méditerranée, s'initiant aux richesses de l'antiquité gréco-romaine.

L'Europe ne suffit pas à son désir dévorant d'espace. Il parcourt le Canada, les Etats-Unis, le Mexique, tour à tour ingénieur, journaliste, peintre, illustrateur.

Ce Russe sait tout faire et réussit tout ce qu'il entreprend. Son mariage avec Joséphine Languedoc aussi est une réussite.

A Paris où le jeune couple s'installe en 1879 c'est la consécration définitive du talent de Pranishnikoff.

Familier des Tourgueniev, Pouchkine, Gagarine, il rencontre des provençaux célèbres tels Daudet et Mistral, dont il devient l'ami. Ses qualités d'illustrateur en font un collaborateur assidu des Editions Plon et Hachette. Le Tzar Alexandre III fait de lui le peintre officiel de l'armée russe. Les expositions de Paris concrétisent son rôle d'ambassadeur du rapprochement entre l'Orient et l'Occident, officialisé par l'Alliance franco-russe.

Sur les conseils de ses amis provençaux il visite Arles, Avignon, Tarascon et s'éprend pour ce pays de lumière. En 1882, il se fixe définitivement aux Saintes-Maries-de-la-Mer. C'est alors qu'il devient membre actif du Félibrige et co-fondateur de la Nation Gardiane. Il participe effectivement à toutes les manifestations de la Renaissance provençale, mettant son talent au service des Lettres et des Arts, menant la vie d'un gardian convaincu, chevauchant dans les enganes comme le meilleur des Camarguais.

Les Saintois tiennent en haute estime "Moussu Ivan" et son épouse, providence des plus démunis, couple si parfaitement uni à cette communauté des Saintes qui ne s'étonne jamais de l'originalité des hommes. Et c'est ainsi que Ivan Petrovitch vivra dans la Paix camarguaise aimé des grands et des humbles.

Il reste pour nous un des hommes les plus extraordinaires qui ait marqué cette fin du 19e siècle de sa prodigieuse personnalité.