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Les ai-je vraiment aimées ?
A travers l’histoire, et au fil des civilisations, les rapports sociaux ont été fluctuants et déterminés par la puissance exercée par les dominants sur les dominés.
À ce titre, le processus de décolonisation de notre empire colonial a connu des moments cruciaux de rupture et de confrontation. Il était évident que la pérennité de notre emprise politique et culturelle sur ces pays était parvenue inéluctablement à son terme.
Alors, la France aurait dû admettre les aspirations de ces peuples vers leur indépendance.
Pour ma part, j’en avais, alors, pleinement conscience. Mais, comment aurai-je pu choisir entre le service de l’État et mes intuitions personnelles ? C’est en ces moments si tourmentés de combat, et, dans le fracas des armes, que j’ai construit le fol espoir de bâtir des liens amoureux. J’espérais que, par cette sorte de compensation affective, il me serait permis d’atteindre une pérennité de l’âme et du cœur qui me porterait hors du champ sanglant des batailles.
Mais hélas, l’amour et la guerre ne sont guère compatibles ici-bas.
Entré jeune dans la carrière, Gérard Simon a vécu des douloureuses péripéties de la décolonisation en servant tour à tour au Maroc, au Vietnam puis en Algérie. Sa carrière a commencé dans les contrôles civils du Maroc avec pour seul bagage un baccalauréat technique. Il a développé un cursus brillant, le portant jusqu’au grade de ministre plénipotentiaire, car il a fait preuve d’initiatives et de créativités dans un milieu très conformiste. Il fut un diplomate d’actions et de combats au service de la France.