Nominations - SMLH 16. Remise des insignes de Grand-Croix de la Légion d'honneur à Madame Andrée Gros

C’est dans le salon d’honneur de la préfecture à Angoulême que, le 16 octobre 2023, Madame Patricia Mirallès, secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire a remis les insignes de Grand-Croix à Madame Andrée Gros née Duruisseau devant un parterre fourni d’autorités locales, de représentants des associations et, bien entendu, les membres de la nombreuse famille du récipiendaire. La section de Charente était représentée par son drapeau porté par Marcel Dommartin, président du comité d’Angoulême.

Dans un message lu par la petite fille d’Andrée Gros, Madame Jacqueline Fleury-Marié, présidente nationale de l’Association Nationale des anciennes Déportées et Internées de la Résistance, a parfaitement résumé les mérites d’Andrée : « Femme de cœur, courageuse Andrée n’a jamais cessé de porter les valeurs qu’elle avait défendues dangereusement dans la Résistance et durant ces terribles temps de la Déportation. » tout en évoquant par ces mots terrifiants : « Ces horribles temps où « se levant à l’aube pour l’appel, aucune d’entre nous ne savait si elle serait vivante pour l’appel du soir ».

Restée debout et digne pendant les discours malgré ses 98 ans, Andrée Gros a rappelé brièvement son engagement de 80 ans au service des intérêts et des valeurs essentielles de la Nation et son investissement dans le devoir de mémoire en particulier auprès de la jeunesse. Mais, très modestement, elle a dédié l’honneur de sa distinction

• à ses parents qui lui ont inculqué le sens du devoir, de l’honneur et l’amour de la Patrie,

• à celles et ceux qui ne sont pas revenus des camps nazis et plus particulièrement ces deux grandes résistantes charentaises, qu’elle appelait « mes mamans », mortes en déportation à Ravensbrück,

• à ceux qui s’investissent dans le devoir de mémoire,

• à sa famille et notamment son mari qui l’ont soutenue.

Ses témoignages inlassables, réalistes mais sans haine, ont incontestablement contribué à éveiller les consciences de plusieurs générations de jeunes gens, leur apprenant à la fois ce que signifie « résister » dans la difficulté et « être solidaire » dans le malheur tout en sachant apprécier « le bonheur de la vie familiale » une fois les périodes d’épreuve révolues. Nul doute qu’elle les a ainsi rendus plus aptes et plus forts pour exercer le moment venu leurs devoirs de citoyens.