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La SMLH, un soutien constant pour les jeunes agriculteurs

Publié le 25 juin 2024

La SMLH regroupe plus de 130 sections en France et à l’étranger dont une dans les Hautes-Alpes qui comptabilise 80 membres. L’association nationale a décidé pour la première fois cette année de soutenir de jeunes agriculteurs et la Section Haut-Alpine s’est aussitôt emparée de l’initiative pour la concrétiser.

 

ENTRAIDE ET SOLIDARITÉ

 

La Société des Membres de la Légion d’Honneur est née en 1921, à la sortie de la Grande Guerre, à l’initiative des décorés, les légionnaires. Leur volonté ? Venir en aide à leurs pairs qui ressortaient de ce conflit, mutilés, défigurés, cabossés, avec parfois des situations familiales et professionnelles très compliquées. Cette entraide, qui perdure encore aujourd’hui, est la vocation première de la SMLH.

 

Mais l’association étant reconnue d’utilité publique, elle a voulu s’ouvrir vers l’extérieur, une façon aussi de ne pas se scléroser. De l’entraide, les membres sont passés aussi à la solidarité en direction de leurs compatriotes en favorisant toutefois l’intergénérationnel.

La Section des Hautes-Alpes promeut ainsi depuis 12 ans le Prix de l’Honneur en Action, qui soutient l’apprentissage et la formation par alternance. Pour la première fois, au niveau national, est lancée une aide en direction des jeunes agriculteurs, initiative aussitôt reprise par la Section Haut-Alpine et son Président, le Colonel en retraite, Jean-Bernard Gache.

 

C’est ainsi que le 28 mai, à l’Enclus dans le Dévoluy, cette aide de 2 000 €, sur fonds propres de l’association, était pour la première fois remise, à Alexandra Beaume, en présence de membres de la SMLH 05, les Colonels en retraite, Bernard Hue et Lionel Poirot, de la Maire des lieux, Alexandra Butel, entourée de quelques-uns de ses adjoints, Jacqueline Puget, Jean-Louis Serres, Jean-Marie Prayer et Alain Manivelle, à qui on devait le débusquage de ce dossier.

 

En effet, l’ensemble des membres de la Section des Hautes- Alpes est à la recherche de candidats qui s’installent en zone de montagne.

 

« On est tous conscient que l’Agriculture connait une pé- riode difficile. En 1945, 50% de la population française avait un lien avec l’Agriculture, aujourd’hui c’est moins de 3% » cite le Président Jean-Bernard Gache !

 

Plusieurs dossiers ont été déposés et après expertise de la SMLH 05, c’est celui-ci qui a été retenu. « Cette personne est tout à fait représentative de ce qu’on recherche, représentative de ce qu’est une jeune éleveuse aujourd’hui, sérieuse, engagée, dynamique, humaine, avec une relation de confiance.

 

Les personnes qui transmettent leur entreprise nous ont parlé d’elle en termes on ne peut plus élogieux. Alors quand un paysan montagnard vous dit « cette personne vaut le coup », c’est que vraiment elle vaut le coup ! Quand on s’engage dans le Dévoluy c’est qu’on y croit et ça mérite d’être aidé. Mais le National nous a dit de poursuivre nos recherches pour la transmission d’autres aides. » précise le Colonel Jean-Bernard Gache.

 

UNE AIDE AU MÉRITE

 

Alexandra Beaume, 31 ans, reprend l’exploitation familiale de son conjoint, Adrien Celse, Gaec du Pic de Bure, exclusivement en « agneau viande », commercialisé sous le label « Agneau de Sisteron ».

 

Après avoir travaillé durant 7 ans pour la commune du Dévoluy tout en travaillant en parallèle depuis 10 ans sur l’élevage, la question se pose lorsque le père, Pascal Celse, et l’oncle, Bernard Celse, d’Adrien partent à la retraite : lâcher son travail pour intégrer le Gaec... ou pas ?... Sachant que pour un homme seul, s’occuper de 525 brebis, 110 hectares à exploiter, et une production annuelle de 467 agneaux, soit 7.7 T de viande, c’est difficile, dur et compliqué.

 

Complémentaires, elle décide d’entrer pleinement dans l’entreprise. Pour quelles motivations ? « J’ai toujours aimé la nature et travailler à la ferme. Il y a 8 ans la question s’était déjà posée mais sortir alors un salaire de plus de l’exploitation ce n’était pas possible. J’ai donc attendu les départs à la retraite pour ne pas mettre le Gaec en difficulté.

 

Mais si je rapporte au taux horaire ce qu’on gagne... on doit être à 1.50 €/heure.

Aussi mon compagnon poursuivra sa pluriactivité, moniteur à l’ESF du Dévoluy durant l’hiver, tandis que j’assurerai le suivi sur l’élevage ».


Elle a déjà quitté son emploi car durant toute cette année elle a suivi une formation à l’ADFPA à Gap afin d’obtenir son autorisation d’exploiter de la Préfecture. Suivront 2 stages, dont un dans une autre entreprise, chez un ami dans le Dévoluy. Elle remerciait à ce titre la municipalité qui l’a toujours soutenue et grâce à laquelle en juillet dernier, par une rupture conventionnelle, elle a pu bénéficier d’une formation gratuite alors qu’elle aurait pu débourser 14 000 € pour la suivre !

 

Alexandra Butel, Maire de la commune, précisait : «Vous avez fait un très bon choix ! Même si nous avons dit « aïe » lorsqu’elle nous a parlé de sa volonté d’une nouvelle orientation professionnelle. Nous, nouvelle équipe municipale, nous nous appuyions aussi sur ses connaissances. Mais on a été derrière elle.

 

Passionnée comme elle est ça ne peut que marcher ! ». Alexandra Beaume concluait après avoir remercié tout un chacun pour les divers soutiens : « La famille a créé cet outil de travail voici 40 ans. On espère encore une expertise de sa part durant de nombreuses années, il nous reste beaucoup à apprendre ».

 

L’aide ? Le couple veut construire un hangar à fourrage pour améliorer son espace de stockage et obligation lui est faite de prendre un architecte...


La destination de la somme est donc toute trouvée !